Cinq Versets sur le «Victimæ paschali»

1991

Orgue

9 mn

I. Allegro moderato
II. Adagio ma non troppo – Tempo rubato
III. Allegretto
IV. Adagio ma non troppo
V. Allegro molto ritmico

• Première audition : déc. 1991, studio 104 de la Maison de Radio France, Paris (France), dans le cadre du Forum des orgues d'Île-de-France – élèves de la classe d’orgue du Conservatoire à rayonnement régional de Boulogne-Billancourt.

• Éditeur : Henry Lemoine.

• Commande du ministère de la Culture et du Forum des orgues d'Île-de-France.

• CD « Orgues d’Île-de-France, vol. I » (Chamade 5620).
• CD « Escaich joue Escaich » (œuvres pour voix et orgue) (Calliope 9937).
• CD « Esquisses » (Calliope 1205).

 

Cinq Versets sur le « Victimæ paschali »

Ces Cinq Versets, pouvant s’adresser aussi bien à un instrument classique que symphonique, furent composés en 1991 à la demande du ministère de la Culture pour le Forum des orgues d’Île-de-France. Ils consistent en une succession de cinq courtes variations sur la séquence de Pâques Victimæ paschali laudes [À la Victime pascale], caractérisées chacune par un univers très particulier.

• Verset I

Il s’agit d’une variation rythmique du thème caractérisée par une écriture instable (fondée sur des syncopes ou des valeurs ajoutées). Comme la plupart des variations de ce cycle, le verset évolue comme un véritable petit poème symphonique avec une progression en plusieurs paliers, un climax et une retombée rapide où l’on assiste à l’élimination progressive du thème rythmique.

• Verset Il

Adagio d’une expressivité particulièrement tendue, il évolue sous la forme d’une lente montée chromatique dans une écriture contrapuntique vers un sommet en forme de cri débouchant de façon abrupte sur une coda complètement dépouillée. Le motif grégorien n’y trouve la force de réapparaître que par bribes entrecoupées de silences.

• Verset III

Court intermezzo où l’humour du début se trouve rapidement contrarié par des réminiscences plus haletantes de la variation précédente.

• Verset IV

Comme dans beaucoup de mes pièces (le mouvement central du Premier Concerto pour orgue et orchestre par exemple), il s’agit d’une longue marche processionnelle mêlant un élément de marche lente obstinée sur le motif du Victimæ paschali à une main, et une présentation complètement hachée, déstructurée du même thème à l’autre. La progression se fait alors vers une atmosphère de plus en plus pesante et même écrasante, parfois entrecoupée d’« éclairs » sous forme de rafales d’accords.

• Verset V

Une brève toccata à la métrique sans cesse irrégulière qui tente parfois de renouer avec une expression et un phrasé plus haletants semblant ressurgir des versets précédents.

Thierry Escaich