La série des Grounds, au nombre de six jusqu’à présent, exploite le principe de la passacaille à chaque fois de manière un peu différente. Si Ground III, pour quatre violoncelles, reposait sur un motif assez immuable, sur lequel venait se greffer une série de variations au caractère contrasté, Ground IV apparaît plus comme une pièce libre dans laquelle le motif de passacaille vient comme une sorte d’aboutissement d’un processus de transformation.
Déjà présent de façon mélodique dans une première période intense sur le plan expressif, il prend forme sur le plan rythmique dans la danse, puis au sein d’un cycle rythmique souvent obstiné et très irrégulier.
Ce n’est qu’après ce second épisode que le motif de ground apparaît, sous la forme d’un duo, laissant se succéder une série de variations dans un tempo toujours frénétique.
Le dernier épisode de cette pièce évolutive voit revenir progressivement les motifs expressifs et rythmiques des deux premières périodes, emportés dans la logique et le bouillonnement de la passacaille.
Thierry Escaich