Fantaisie concertante pour piano et orchestre

1995

Piano et orchestre

15 mn

• Première audition : 7/11/1995, salle Pleyel, Paris (France) – Émile Naoumoff (piano), Orchestre symphonique français, dir. Laurent Petitgirard.

• Éditeur : Gérard Billaudot.

• Effectif : 2.2.2.2 – 2.2.0.0 – timb et 2 perc. – cordes.

• Commande de l’Institut de France pour son bicentenaire.

• CD « Orchestre philharmonique de Liège » (Accord/Universal 472 2162).

 

 

 

 

--------------------------

L’œuvre est écrite autour de deux idées principales.

La première s’apparente à une nappe foisonnante de cordes aux harmonies larges et répétitives sur laquelle apparaît, avec hésitation, une mélodie de hautbois (puis de trompette) semblant évoquer le souvenir d’une mélodie populaire.

La seconde, aux contours d’antienne grégorienne (imaginaire), prend la forme d’une danse où alternent des rythmes binaires et ternaires dans un renouvellement permanent. L’installation de cette pulsation sans cesse contrariée sous ces neumes grégoriens tournant en boucles sur eux-mêmes accentue l’effet obsédant de ce qui apparaît comme une danse rituelle.

Tout au long de la pièce, on voit se rapprocher ces deux idées thématiques par un phénomène de luttes successives. Dans la partie centrale, par exemple, des bribes de ces divers éléments thématiques s’entrechoquent brutalement par des dialogues souvent abrupts des différentes familles d’orchestres (violoncelle, violon solo, piano, …), tout cela dans un climat d’attente accentué par une scansion des instruments à vent graves.

Dans le troisième volet de la pièce, ces idées finissent par se fondre l’une dans l’autre aussi bien rythmiquement qu’harmoniquement dans un emportement final irrépressible.

Dès l’apparition du piano, on pressent que l’on est bien loin de l’écriture du « concerto ». Mêlé le plus souvent à l’orchestre où il s’apparente à une sorte de lave bouillonnante, il surgit par moments lors de courtes et brutales irruptions dont le lyrisme un peu désespéré est rapidement écrasé par la masse orchestrale.

Quant à ce qui tient lieu de cadence, pour le piano, c’est une longue montée d’arpèges rapides à l’intérieur desquels le motif initial se reforme peu à peu. Mais, là encore, une nappe de cordes tenues se refermant sur elles-mêmes dans une lente ascension chromatique prend progressivement en étau les derniers élans de l’instrument soliste.

Thierry Escaich