Quatre Visages du temps (Concerto pour orgue n° 3)

Orgue et orchestre

2017

32 min

• Première audition : 18/07/2017, Ishikawa Ongakudo, Kanazawa (Japon) – Thierry Escaich (orgue), Orchestra Ensemble Kanazawa, Michiyoshi Inoue (direction).

• Création européenne : 25/11/2017, Auditorium, Lyon (France) – Thierry Escaich (orgue), Orchestre national de Lyon, Leonard Slatkin (direction).
• Création américaine : 06/07/2018, Kauffman Center for the Performing Arts, Kansas City (États-Unis) – Thierry Escaich (orgue), Kansas City Summer Festival Orchestra, Matthew Shepard (direction).
• Création russe : 19/10/2018, Théâtre Mariinski, Saint-Pétersbourg – Thierry Escaich (orgue), Orchestre du Mariinski, Mischa Damev (direction).
• Création allemande : 25/01/2019, Kulturpalast, Dresde – Olivier Latry (orgue), Dresdner Philharmonie, Stépohane Denève (direction).
• Création hongroise : 8/02/2023, Müpa, Budapest – Thierry Escaich (orgue), Concerto Budapest, Gábor Káli (direction).
• Création polonaise : 17/03/2023, NOSPR, Katowice – Karol Mossakowski (orgue), NOSPR, Lawrence Foster (direction).
• Création néerlandaise : 10/02/2024, Concertgebouw, Amsterdam – Thierry Escaich (orgue), Radio Filharmonisch Orkest, Sacha Gotzel (direction).

• Effectif : 2.2.2.2 – 2.2.2.0 – 2 percussions, cordes, orgue solo.

• Commande : Orchestra Ensemble Kanazawa, Auditorium-Orchestre national de Lyon et American Guild of Organists.

• Éditeur : Gérard Billaudot.

 

Les quatre tableaux formant ce troisième concerto pour orgue font écho à quatre périodes de l’histoire de la musique.

Le premier, « Source », se développe principalement sur l’idée de la passacaille avec un thème simple et modal, souvenir lointain du Canon de Pachelbel. Mais, contrairement à plusieurs de mes pièces précédentes, les divers éléments qui vont s’incruster dans le long écoulement de cette ample forme, et qui parfois l’amèneront à une certaine agitation, ne pourront altérer totalement un sentiment d’immuabilité, de sérénité amené par ce cantus modal se dessinant tout au long du mouvement.

Le second tableau, « Masques », est bref, vif et virevoltant, avec ses marches harmoniques presque vivaldiennes qui parfois chutent dans des mondes plus obscurs pour mieux rejaillir dans une énergie rythmique en perpétuel renouvellement.

Suit une « Romance », sorte de chanson qui pourrait être issue d’une valse du Second Empire mais qui dès le début apparaît en lutte avec son propre miroir déformé. Cette part plus sombre finit par emmener cette mélodie simple et limpide vers une valse tourmentée, puis dans le néant ; en effet, il n’y a pas de fin à ce mouvement, juste quelques mesures d’orgue dans lesquelles tout le matériau thématique se dissout pour laisser la place à un dernier mouvement qui tentera de se restructurer à partir de ce vide.

Principalement caractérisé par un enchevêtrement de l’orgue avec les deux percussions, des jeux de timbre explorant de multiples atmosphères, le quatrième tableau, « Après la nuit », voit le matériau se reconstruire dans une sorte de danse disco rythmée et répétitive qui ne pourra éviter d’être happée par un retour brutal à la source de la pièce, ce cantus venu des profondeurs qui reviendra distiller son sentiment d’éternité.

Thierry Escaich